Samy Gueffaf, ancien volontaire, nous partage son parcours personnel : décroché scolairement, il s’est engagé en Service Civique avec Unis-Cité à Roanne. Une expérience qui l’a conduit à décrocher une place à l’Institut d’Etudes Politiques (Sciences Po).

Comment le Service Civique est arrivé dans ton parcours ?
Samy : En 2016, j’étais en décrochage scolaire parce que je ne me sentais pas bien au lycée. Je ne me voyais pas y retourner à la rentrée 2017 et j’ai donc cherché ce que je pouvais faire. La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire du lycée m’a présenté le Service Civique avec Unis-Cité. Je me suis dit que ça ne pouvait être qu’une expérience formidable à vivre.
Pourquoi as-tu souhaité t’engager ?
Samy : J’avais besoin de me resociabiliser, de reprendre goût à la vie. C’était un moyen de rebondir, un moyen personnel de repartir.
Comment as-tu vécu ton Service Civique ?
Samy : Super bien ! Vu d’où je venais et où j’arrivais à la fin de l’année, pour moi c’était incroyable. Je n’aurais pas imaginé aller jusqu’au bout. J’étais engagé sur la mission « Médiaterre » pour accompagner des familles précaires à réduire leur consommation d’énergie et sur « Intergénéreux » pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Ça m’a fait découvrir des univers inconnus.
Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?
Samy : Beaucoup d’apports « humains » : de la prise de confiance grâce à la rencontre de publics différents et des autres volontaires. Cela m’a fait découvrir d’autres horizons, d’autres manières de penser.
Le Service Civique m’a aussi donné envie de reprendre mes études et de me « déchirer » là-dedans. Ça m’a fait prendre conscience que je n’étais pas prêt pour rentrer tout de suite dans la vie active alors qu’au moment de mon décrochage scolaire, je me disais qu’il fallait que j’aille travailler. Je pense qu’Unis-Cité m’a permis de mieux me connaître.
Raconte-nous l’après Unis-Cité…
Samy : Je me suis inscris au lycée en 1ère STMG ; j’avais une classe incroyable, des profs formidables ! J’ai commencé à réfléchir à ce que j’allais faire après le bac. Je me suis rendu compte que je kiffais l’histoire, les cours d’économie et de droit. J’ai réfléchi à ce qui pourrait mélanger ces domaines, et je suis tombé sur Sciences Po.
Je me suis renseigné sur les modalités d’entrée, j’ai vu que ça serait difficile, voire quasi impossible en venant d’une filière STMG. Je me suis préparé tout seul aux différentes épreuves. Mon expérience en Service Civique à Unis-Cité était la partie centrale de ma lettre de motivation. Je savais que c’était un moyen de me distinguer des autres candidats et ça a marché !
Que dirais-tu à un jeune dans la même situation que toi il y a 3 ans ?
Samy : Je lui dirais : « T’engager avec Unis-Cité ne peut être que bénéfique ! Tu vas vivre des expériences formidables, tu connaitras aussi des moments moins formidables mais avec le recul, tu trouveras que c’était utile. Il n’y a rien à perdre, donc lance-toi, découvre ! »
Unis-Cité c’est aussi l’énergie de coordinateurs d’équipes, salariés d’Unis-Cité, pour assurer aux volontaires une expérience unique. Pierre-Etienne Duchatelet, alors coordinateur d’équipe, nous parle de sa rencontre avec Samy…
Comment s’est déroulée l’entretien de recrutement de Samy ?
Pierre-Etienne : Lors de son entretien, je n’étais pas pleinement convaincu ! On lui a posé la question de ce qu’il ferait si jamais son Service Civique ne lui plaisait pas, et il avait répondu « j’arrête ». On savait donc qu’on prenait le risque de le voir partir en cours d’année.
Samy a évolué sous vos yeux au fil de ses mois d’engagement…
Pierre-Etienne : Au début, je ne l’entendais pas trop, et petit à petit, il a commencé à prendre des initiatives, à prendre en main des animations en maison de retraite notamment, jusqu’à devenir un élément moteur de son équipe. Quand nous faisions des points individuels, j’étais impressionné de voir la maturité et le recul qu’il avait, de voir comment il était capable de me parler de son expérience et de tout ce que ça lui apportait.
Unis-Cité donne des outils aux jeunes, à eux de s’en emparer. Quand ils le font, c’est que du positif ! Samy fait partie qui ceux qui ont vécu cette expérience comme un tremplin vers un nouveau départ.